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Comme chaque année, la cérémonie des Oscars entraine un buzz médiatique qui va croissant avec les années et les dernières applications technologiques innovantes .

Avant, pendant et après . Meme si le nombre de spectateurs TV dudit évènement s’effrite au profit d’un suivi sur la TV internet.

Avant : pronostic et présentattions des films en compétition , bio des acteurs et réalisateurs ( un petit scandale est toujours le bienvenu, Scarlett Johansson cette année en a fait les -minimes et très calculés- frais.) Annonce des nominations et des présentateurs (hosts) du lieu et comparaison rétrospective de type fashion des participants des années précédentes (la décade est favorisée comme plus propice à la comparaison de l’évolution du style de telle ou telle actrice)

Pendant : pronostic de dernière minute, détail des tenues et bijoux de ces dames en direct, glose sur le style vestimentaire de ces messieurs (le smoking est il soluble dans le style plage? Le Bermuda-smoking de Pharell Williams cuvée 2014, porté sans chaussettes, laisse songeur).

Comme pour tout, certains connaissent les règles -trop subtiles apparemment- du smoking et du bon gout et d’autres… eh bien, autant n’en rien dire.

Idem pour ces dames, qui portent des tenues prêtées pour l’occasion, tout comme les bijoux. Mais le risque est plus limité, le show servant de vitrine aux createurs, établis ou montants, il y a moins de risque de dérapage.

Dernier pronostic aussi avant que le présentateur vedette n’ouvre les festivités, avec plus ou moins de bonheur, là aussi.

Dernières pauses devant les flashes sur le tapis rouge.

Après , ça continue encore: les news télévisées, les journaux -papier et online-, les magazines, les blogs, les réseaux sociaux…tous relaient les résultats, qui sont immédiatements commentés et parfois deviennent “viral” (la fameuse jambe d’Angelina Jolie en 2012 avait eu un nombre de retweets et de commentaires phénomenal). Les magazines de mode proposent alors, outre le passage à la moulinette des détails du style des actrices (maquillage, vêtements , chaussures, bijoux, etc…), des « knock-off » pour copier lesdits styles pour un prix bien plus modique, on s’en doute, piochés dans des marques plus grand public, chaussures et pochettes de soirée compris.

L’arrivée de twitter et de facebook ont boosté les interactions entre l’industrie (toutes catégories confondues) et le public . Les acteurs se pretent au jeu, postent des selfies (autoportraits) sur leur profile de résaux sociaux, commentent, indiquent leur humeur, leurs attentes , ce qu’ils ont pris au déjeuner et qui les habillera, voire , appellent aussi à soutenir quelque cause ou événement politique ou autre. Le selfie de Ellen DeGeneres a fait tourner les moulins de twitter et les commères pendant toute la nuit, presque 3 millions de tweets . Pub fantastique pour les parties concernées, not so sure pour le prestige de la cérémonie.

L’évènement , presque confidentiel et très codifié à ses débuts (15 minutes le 16 mai 1929 , host Douglas Fairbanks,  12 catégories, 270 invités) , est devenu au fil du temps un vrai show à l’americaine, de presque 4h, dont la liste des catégories s’est allongée pour atteindre 29 à ce jour , dont 5 « Special » ; les 3332 sièges du Kodak theater récemment lieu d’accueil ne sont jamais vides). Certaines catégories ont d’aileurs été éphémères ( ex. : Best Dance Direction, Best Original Musical or Comedy Score ,…). D’autres sont régulièrement proposées (ex. : Best casting). On a adjoint à cette cérémonie purement grand écran des éléments de la télévision, par les présentateurs d’abord, ou des stars du petit écran, puis des numéros comiques et enfin, des chansons. C’est, littéralement, le cirque  quand en 1992 David Letterman ( The Late Show with David Letterman) produit un numéro -pathétique- avec des chiens dansants pour remettre à Tom Hanks  -dubitatif -sa statuette pour sa prestation de Forrest Gump.

Et en 2014, on n’a pas peur d’innover dans le genre « no-limit-au-n’importe-quoi » avec un “selfie”, justement, sur scène de la part de la présentatrice et TV star Ellen DeGeneres (qui a l’air impromptu, mais en fait a été minutieusement répété) pour promouvoir la marque d’un téléphone. Cela surprend de prime abord, et puis on apprend que ladite marque a déboursé $19 millions pour s’assurer que les cameramen captureront bien le nom et la génération du téléphone en question. A ce tarif-là, on s’affranchit de ses scrupules, quitte à écorner à la fois le mythe et marcher sur les pieds de la vénérable vieille dame de 86 ans. N’est-ce pas Madame Ellen ; n’est-ce pas Monsieur le Groupe Coréen diversifié Electronique , Automobile, Constructeur Naval, Téléphone Mobile , etc…Passons sur l’épisode pizza, certes inattendu et sympathique, mais inapproprié, dans ce contexte, meme si Brad Pitt a montré une simplicité et une promptitude à distribuer les parts remarquables. Ellen est une femme généreuse, elle le rappelle devant les caméras avec le « tip » qu’elle quête auprès de ses amis les professionnels de cette industrie . Elle aurait pu lui partager son pactole téléphonique et épargner cette ridicule prestation. (Surtout quand on sait que la Vanity Fair Party qui suit traditionnellement ne propose pas que des chips aux invités : en 2014 ; il y a eu : cupcakes customisés, macarons caviar-crème fraîche, salade crabe-avocat, tourtes de volaille-champignons, lasagne à la truffe noire, donuts et café. Bref.)

Cela donne une curieuse impression de populisme d’empereur romain mégalomane. Mais enfin, cela illustre parfaitement ce que veut le public : du pain et des jeux. On est au cirque, à cette minute-là, Panem et Circenses, cela prend toute sa dimension.

Au fil du temps, on a vu de drôle de choses, aux Awards, comme l’utilisation de l’évènement à des fins politiques ou des appels à prise de conscience . Des hiatus qui donnent souvent lieu a de nouvelles règles. Notamment , c’est à cause de Marlon Brando et Sasheen Litllefeather  (par ailleurs fausse Apache et vraie actrice) que les vainqueurs de la statuette dorée sont obligés de venir en personne chercher leur récompense, et non d’envoyer une délégation et ne sont plus qutorisés à lire un speech de critique de 15 pages en déclinant, en plus , ladite récompense (1972, pour le Parrain).

1977 avait été marqué par le discours controversé (contre le fascisme , l’anti-sémitisme et le sionisme) de Vanessa Redgrave. 

2013 avait vu déjà un fléchissement avec une cérémonie -traditionnellement et jusqu’à lors-  dénommée 85th Academy Awards rebaptisée Oscars 2013 (nom officieux). Les puristes en auraient avalé leur carton d’invitation.

Depuis 2001 et le speech de 4 minutes de Julia Roberts , nous savons que le temps de parole pour le discours d’acceptation est calibré et que le « stick man » le rappelle en coulisse.

En 2014, les résultats sont un peu décevants, pour les cinéphiles exigeants, et il est clair que souvent le succès commercial ou que les a-priori des votants sur leurs collègues pèsent davantage dans la séléction et le choix final que les qualités intrinsèques du film, qui devraient être évaluées impartialement.

Que « Gravity » remporte l’oscar Best Cinematography (Photo),  Best Editing (Montage) et Best Visual Effects (Effets Speciaux) reste un mystère (on en reparle dans 10 ans), quand le premier semblerait davantage devoir revenir à « The Secret Life of Walter Mitty » (hélas non sélectionné), le deuxième n’aurait pas déparé «Her» ou « The Secret Life of Walter Mitty » et le dernier aurait du revenir à «Her». Quant à « Nebraska », une catégorie spéciale aurait pu être créée, comme parfois cela arrive, Best Original Cinematography . Et la categorie Best Sound (bande son) devait revenir à « 12 years a slave ».

Dans un autre genre :  « Lego the  Movie » est formidable : la chute est excellente ; le scenario, parfait et l’auto-dérision, déléctable. Et « Budapest Grand Hotel » est sorti trop tard ; et c’est tant mieux pour Gravity, qui sans cette sortie tardive n’aurait pas fait le poids et aurait été balayé et remisé au placard des anecdotes de science-fiction-pseudo-thriller mal ficelées.

12 years a Slave a mérité ses récompenses; même si les pointes de complaisances de son réalisateur sont un poil irritantes et Dallas Buyers Club , comme Nebraska , apportent une vraie gravité, pour le coup (sans jeu de mot), à une industrie qui contemple trop souvent le succès facile comme un gage de qualité. On perd un peu de l’esprit fondateur de l’évènement, qui  malheureusement en cours de route, a récompensé des films a posteriori très décevants ou surévalués, et en a oubliés d’autres qui méritaient amplement leur statuette dorée.

Oscar Trivia :

*Chaque statuette pèse 6,75 pounds (3 ,61kg ) et mesure 13 ,5 inches (34 ,29cm)

*Discours le plus long : Greer Garson pour Mrs. Miniver (1943) : entre 5 et 7 minutes  selon les sources

*Seuls 5 films ont remporté , à ce jour, le « Big Five » (Best Picture , Best Director, Best Actor, Best Actress, Best Screenplay : It Happened One Night (1934) ; One Flew over the Cuckoo’s Nest (Vol qu dessus d’un nid de coucous)(1975), The Silence of the Lambs (1991)

*Ben-Hur (1959), Titanic (1997), et The Lord of the Rings : The Return of the King (2003) sont les films les plus récompensés, remportant chacun 11 oscars. Le Seigneur des Anneaux est le seul a avoir remporté tous les oscars pour lequel il a été séléctionné.

*Acteur le plus fréquemment séléctionné: Jack Nicholson (12 nominations, 3 victoires)

*Actrice la plus fréquemment séléctionnée : Meryl Streep (18 nominations, 3 victoires)

*Actrice la plus récompensée : Katrine Hepburn (4 victoires)

*Discours les plus courts : Patty Duke 1963 pour The Miracle Worker. etAlfred Hitchcock : « Thank you »

*Temps imparti à chaque vainqueur : 45 secondes. Certains débordent et sont coupés par : le présentateur, l’orchestre, une bande-son qui démarre, un extrait du film, leur émotion incontrolable.

*La Costume Designer Edith Head a été séléctionnée 35 fois pour 8 victoires (Sabrina , All about Eve, The Heiress, Samson and Dalilah, A Place in the Sun, Roman Holiday, The Facts of Life, The Sting)

* Walt Disney a reçu 22 oscars (pour 59 nominations)

* 6000 votants sélectionnent les potentiels vainqueurs

* Depuis 1989 ; on ne dit plus « And the winner is… » mais on annonce : «  And the Oscar goes to… », par égard pour les autres nominés. Eux, ils pourront reprendre une part de pizza. Donnée par Brad Pitt.

Bon film!

Floreva